Le microcrédit et le développement territorial ont en commun de viser un développement socioéconomique basé sur le travail et les ressources propres des populations bénéficiaires. Leur rapprochement dans le cadre de projets semble donc naturel.
Des institutions de coopération espagnoles et italiennes ont ainsi financé au Maroc, de 2008 à 2011, trois projets de développement de territoires défavorisés fondés en partie sur le microcrédit. Ceux-ci ont été mis en œuvre conjointement par des ONG espagnole/italienne et marocaines avec le soutien des autorités locales, à Tanger, Larache, et dans le village de Lahlibiya. Or, dans chaque cas, on constate l'écart entre un projet de départ surdimensionné et des résultats se situant loin des ambitions affichées.
Au-delà de la question de l'efficacité intrinsèque du microcrédit, aujourd'hui remise en cause, il convient de s'interroger sur le processus de projet mis en œuvre et le rôle des acteurs. La complexité des relations de ces organisations de nationalités différentes, ayant chacune leurs intérêts propres, explique-t-elle, et si oui, dans quelle mesure, la faiblesse de l'impact ? En effet, entre jeux de pouvoir et intérêt financier des acteurs, la population locale, supposée bénéficiaire, apparaît parfois comme la grande oubliée.
Pour répondre à cette problématique, nous présenterons dans un premier temps les écarts entre les résultats attendus des projets et la réalité du terrain ; nous étudierons ensuite les motivations de chaque acteur et la façon dont le projet a été impacté par ces intérêts parfois conflictuels.

Bibliographie
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