Faire la ville par le projet : de l'expert à l'appropriation citoyenne, l'exemple de Milan (Italie)
Paola Savoldi  1, *@  , Laura Verdelli  2, *@  
1 : Politecnico di Milano, DASTU
2 : Ecole Polytechnique de l'université de Tours, UMR 7324 CITERES
Ecole Polytechnique de l’université de Tours, UMR 7324 CITERES
* : Auteur correspondant

La communication proposée porte sur l'évolution récente du projet en aménagement. Elle vise à interroger une évolution qui aujourd'hui semble remettre en cause de façon plus ou moins profonde les modes de conception mis en place à partir des années 1960. Pour l'ensemble des pays européens, ces années sont marquées par une croissance économique soutenue, avec, pour la France, le développement de l'aménagement du territoire à partir d'un pouvoir central affirmé. Dès le début des années ‘80, dans un contexte social, culturel, économique et historique profondément changé, ce pouvoir central a favorisé la mise en place de pouvoirs locaux et régionaux, influençant en même temps le processus du projet d'aménagement et ce que l'on en attend. A partir de ce constat nous pouvons interroger la relation entre les changements de contexte et les modes de « faire » le projet.

Correspondant à une période de transition, les années actuelles voient la cohabitation et l'affrontement de deux modes de faire le projet. Le premier correspond au schéma « classique » pour lequel le projet est souvent présenté comme l'une des étapes dominante d'un processus linéaire, encadré par une phase amont qui établit les conditions et les grands objectifs du projet, et une phase aval qui en est la réalisation. Le second mode correspond à un repositionnement du projet qui ne serait plus central mais l'une des phases d'un schéma circulaire et qui contient au moins cinq grandes composantes : la définition des attendus du projet, sa conception, sa réalisation, l'appropriation par ses destinataires, puis la transformation de l'espace. Le partage des problématiques d'aménagement, la multiplication des intervenants, la coopération et la coordination entre acteurs, etc., acquièrent une place capitale et deviennent un résultat, au même titre que la transformation même de l'espace, portée par le projet qui, avec le premier mode, était prépondérant.

Nous souhaitons rendre intelligible cette évolution en nous appuyant sur un cas d'étude privilégié qui est celui de l'aire urbaine de Milan. La comparaison et l'évolution des différents fonctionnements seront traitées par une mise en revue de projets urbains des dernières décennies (Santa Giulia, la Darsena, Bicocca, Expo 2015, Porta Nuova, City Life, Portello, Piano Casa...) et de leur complexité (implications politiques et stratégiques, chemin fait par chaque projet, éléments de son éventuel succès on échec...).



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