La créativité à l'épreuve du numérique : l'après MP13
Christophe Apprill  1, *@  
1 : Centre Norbert Elias  (CNE)  -  Site web
CNRS : UMR8562, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse, École Normale Supérieure (ENS) - Lyon
2 Rue de la Charité 13002 MARSEILLE -  France
* : Auteur correspondant

Avant que Marseille Provence Capitale européenne de la culture (MP 13) ne débute est parue une étude qui met en perspective l'accroissement des inégalités entre les quartiers riches et les quartiers pauvres de Marseille depuis le début des années 2000. Début 2014, le bilan provisoire de l'année capitale montre que la densité des infrastructures culturelles s'est renforcée dans la ville centre, tandis que le sous équipement perdure dans les quartiers périphériques de la ville banlieue. Une partie importante des investissements et des énergies a été concentré sur la ville centre organisée autour du vieux port, épicentre de la ville touristique, conformément aux intentions initiales qui visaient à accroître l'attractivité et l'image de la ville à l'attention des touristes.
A défaut d'avoir résorbé la fracture entre le nord et le sud de la ville, MP 13 a-t-elle pu contribuer au développement d'un écosystème numérique entre les opérateurs culturels et sociaux ? Conscient du déséquilibre territorial persistant, et en contexte de montée en régime de l'écran dans les pratiques culturelles des français, les opérateurs culturels sont-ils prêts à se saisir des outils numériques afin de compenser cette fragmentation en mettant en place un écosystème susceptible de favoriser les échanges entre opérateurs et leur visibilité au profit des publics ? A partir de l'étude du corpus des sites web des principales institutions culturelles (MuCEM, Criée, Ballet national, Friche La Belle de Mai, etc.), nous présenterons une analyse des liens existants entre opérateurs culturels, et surtout entre ceux-ci et les autres catégories d'opérateurs (structures de l'Education Populaire, associations culturelles, établissements scolaires). En matière de visibilité des partenariats, les institutions culturelles font elles le choix d'un altruisme ouvert ou fermé ? Sont-elles centrées sur la construction de leur réputation, ou valorisent-elles l'élaboration d'un réseau dépassant leurs intérêts sectoriels ? Comment leurs surfaces numériques témoignent-elles de leurs engagements, ou de leurs absences, en matière de pratiques collaboratives ? Quelles contradictions et quelles représentations s'y reflètent ?


Apprill C., 2013, « Avoir 20 ans à la Belle de Mai : la Friche... », in Les nouveaux horizons de la culture, Faire savoirs N°10, pp. 37-47.

Étude sur les disparités socio-spatiales du territoire de la Région PACA - © Région PACA - Compas - Agate mai 2012.

Donnat O., 2009, Les pratiques culturelles des Français à l'ère numérique, Paris, La Découverte/Ministère de la culture et de la communication.



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